Titre : Gouvernance des terres agricoles et analyse des conflits d’usage des sols. Les cas de l’agglomération de São Paulo et de la région Île-de-France

Direction :  André TORRE

Soutenue  le mardi 21 mai 2024

Composition du jury proposé
Mme Leïla KEBIR     Université de Lausanne (Suisse)     Rapporteure
Mme Monique POULOT     Université Paris Nanterre     Rapporteure
Mme Lise BOURDEAU-LEPAGE     Université Jean Moulin Lyon 3     Examinatrice
M. Thierry KIRAT     CNRS (Université Paris-Dauphine – PSL)     Examinateur
M. Paulo Eduardo MORUZZI MARQUES     Université de São Paulo (Brésil)     Examinateur

Résumé :
La production agricole en proximité des zones urbaines est largement dépendante des différents usages des sols et des conflits entre les acteurs territoriaux. L’analyse des conflits entre les parties prenantes et des orientations des politiques publiques régionales permet d’avancer des pistes pour une gouvernance des terres agricoles périurbaines, recherchées pour contribuer à la résilience alimentaire locale, aux loisirs des populations et au maintien d’un cadre de vie naturel. L’objectif de la thèse est d’analyser, par le biais de l’étude des conflits territoriaux, les facteurs déterminants pour le maintien de la production agricole et la gestion de terres en proximité de deux grands centres urbains mondiaux : la Région Métropolitaine de São Paulo (RMSP) et la Région du Grand Paris (Île-de-France). La méthodologie d’investigation est basée sur différentes sources d’information, de façon à mieux comprendre et identifier les perspectives d’action des acteurs et les politiques locales : des entretiens avec des experts locaux, l’analyse de la presse quotidienne régionale, ainsi que le suivi des réseaux sociaux, blogs et sites web d’information locaux. Les résultats révèlent les caractéristiques des acteurs locaux, partisans et opposants à l’activité agricole régionale. En dépit des spécificités de chaque région, elles se caractérisent par l’existence de conflits, de projets et de défis qui se ressemblent : des conflits liés à la pression de l’étalement urbain, au marché du logement et à la construction d’infrastructures urbaines sur les franges urbaines ; des initiatives menées par la société civile et les pouvoirs publics visant la protection des terres agricoles et la production agricole de proximité ; des fragilités liées aux prix des terres agricoles et à la pérennisation des soutiens aux activités agricoles. L’exemple de la RMSP met l’accent sur des conflits liés à la présence de l’étalement urbain illégal en zone rurale, la fragilité de la gouvernance des zones de protection environnementales où la production agricole est autorisée et l’intermittence des programmes de soutien à l’agriculture locale selon les différents intérêts des pouvoirs publics. Le cas de l’Île-de-France est marqué par une structuration plus institutionnalisée des décisions sur l’usage agricole des sols sous influence urbaine, avec une gestion concertée, mais non moins conflictuelle, entre l’Etat, les collectivités locales et la profession agricole, où les décisions sont majoritairement basées sur l’orientation politique et l’affinité de l’administration pour ces formes d’agriculture de proximité.

Publications de de Brenno Fonseca dans Hal