Titre : Une exploration des conditions de lengagement des acteurs locaux dans la gestion des risques associés aux tiques et aux maladies à tiques : une analyse de la mise en place dune action collective en Occitanie (France) dans un cadre transdisciplinaire et socio-écologique
An exploratory study of the conditions for local actor engagement in tick and tick-borne disease risk management: analyzing collective action within a transdisciplinary social-ecological systems framework in the Occitanie region of southern France
Direction : Thomas Pollet Co--encadrement Mourad Hannachi
Discipline(s) : EFSA-Environnement, Territoires et Sociétés
Soutenance : 29/02/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Biodiversité, Agriculture, Alimentation, Environnement, Terre, Eau
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ASTRE - Animal, Santé, Territoires, Risques et Ecosystèmes
Jury :
Président / Présidente : Karine Huber
Examinateurs / Examinatrices : Tamara Giles-vernick, Eric Breton, Jonas Durand, Raphaël Mathevet, Sara Moutailler
Rapporteurs / Rapporteuses : Tamara Giles-vernick, Eric Breton
Mots clés : Tique ; Maladies à tique ; One Health ; Système socio-écologique ; Approche territoriale
; Approche participative
Key Words : Tick ; Tick-borne disease ; One Health ; Socio-ecological system ; Territorial approach ; Participative approach
Résumé : En Europe, les tiques représentent le premier vecteur d'agents pathogènes pour l'Homme et les animaux, constituant donc un problème de santé publique et vétérinaire préoccupant. Les risques liés aux tiques deviennent en effet de plus en plus préoccupants pour les institutions de santé publique et vétérinaire en raison de l'augmentation de l'abondance et la répartition géographique des tiques, ainsi que de l'incidence des cas des maladies à tiques dans les différents pays européens. Ces changements sont principalement liés à une combinaison de facteurs complexes à la fois écologiques, climatiques et anthropiques qui influencent les composantes épidémiologiques dans diverses conditions environnementales et sociales. Ce risque dépend donc des interactions éco-épidémiologiques au sein de systèmes complexes caractérisés par des variables sociales et écologiques localisées. Alors qu'éviter au maximum les piqûres de tiques semble être la mesure de prévention la plus efficace quelle que soit l'échelle spatiale considérée, les acaricides chimiques constituent aujourd'hui l'outil de prévention le plus courant. Cette solution ne se révèle être efficace que localement et à très court terme et présente des conséquences néfastes sur la santé humaine, animale et celle des écosystèmes. Malgré les recherches menées jusqu'ici les connaissances actuelles restent insuffisantes pour orienter efficacement les dispositifs de surveillance, de prévention et de contrôle. En l'absence de programmes globaux efficaces, l'implication des acteurs locaux est indispensable à l'identification et la mise en oeuvre de solutions reposant sur la détection et la prévention des risques. Pour ces raisons, les maladies à tiques sont des enjeux complexes qui nécessitent l'intégration de connaissances d'acteurs à la fois académiques et non académiques, connaissances complémentaires et essentielles pour mieux comprendre les variables sociales et écologiques qui influencent le risque tiques dans un cadre « Une seule santé ». Mon travail de thèse consistait donc à comprendre le risque associé aux tiques à partir d'une approche holistique centrée sur les acteurs concernés par le risque. Pour cela, je me suis concentrée sur les perceptions des acteurs locaux concernant le risque tiques dans ses dimensions socio-écologiques (SSE). En utilisant des approches des sciences sociales et participatives, j'ai exploré les modalités des interactions transdisciplinaires entre les acteurs locaux et les chercheurs pour quils puissent contribuer collectivement à l'amélioration de la surveillance, de la prévention et de la gestion du risque tiques en France. Tout d'abord, j'ai cartographié le réseau dacteurs impliqués dans la surveillance et la gestion du risque tiques au niveau national et découvert une mosaïque de réseaux d'acteurs informels nécessitant un renforcement des collaborations multisectorielles et multi-niveaux dans un cadre « Une seule santé ». J'ai ensuite élaboré un cadre transdisciplinaire et socio-écologique visant à comprendre les dimensions territoriales du risque tiques et à opérationnaliser les collaborations transdisciplinaires. Enfin, j'ai pu éprouver ce cadre sur le terrain, en m'appuyant sur les connaissances des acteurs locaux pour construire un modèle du SSE du risque tiques et e' accompagnant les interactions transdisciplinaires lors d'ateliers de co-construction participatifs multi-acteurs. Les résultats des ateliers ont fait émerger l'idée dun comité de pilotage transdisciplinaire qui permettrait de mieux gérer le risque tiques à l'échelle locale. Au cours de ma thèse, j'ai réussi à mobiliser un groupe hétérogène d'acteurs locaux qui sont maintenant collectivement conscients du risque tiques au sein du SSE qu'ils partagent et motivés à coopérer pour améliorer la détection précoce des risques liés aux tiques, co-créer et promouvoir des connaissances pour améliorer la prévention et mieux gérer le risque sur le plan socio-écologique.
Abstract : In Europe ticks are considered the most important vector affecting Public health, responsible for serious bacterial and viral infections, while also constituting a disproportionate share of the most recently discovered emerging vector-borne pathogens (VBPs). Despite improvements in tick-borne disease (TBD) surveillance, prevention and management strategies, ticks are becoming increasingly worrisome for Public and animal health institutions as their abundance and geographic distribution increases, in addition to TBD incidence across and within European countries. These changes are predominately linked to a combination of complex ecological, climatic and anthropological drivers that influence different epidemiological components of TBD transmission chains under specific environmental conditions. Risk is therefore dependent on interactions within complex, systemic networks of highly localized social and ecological variables. Avoiding tick bites is currently the most effective TBD prevention measure. Chemical acaricides, limiting host-seeking ticks are the most common prevention tool; however, they are only small-scale, short-term solutions with negative consequences for human, animal and ecosystem health. As the natural sciences seek to decipher the complex ecological and biological components of TBDs, current knowledge has proven insufficient to effectively orient surveillance, prevention and control policy. In the absence of effective programs, risk detection and prevention has become the responsibility of individuals at local scales, making them local actors in identifying and implementing solutions. For these reasons, TBDs are wicked problems that require integrating scientific and non-academic knowledge that are complementary and essential to understand the complex biological, ecological and societal and behavioral variables influencing TBD risk, within a OH context. In this PhD work, we aim to gain a holistic understanding of TBD risk from an actor-centered approach, focusing on local actors perspectives of tick risk, loosely defined in the framework of this research as any negative effect, whether that be direct or indirect, of ticks on Public or animal health, as well as the environmental impact of tick population control strategies, within its social-ecological dimensions (i.e., social-ecological systems (SES)). Using social science and participatory research approaches, we explored how community actors and researchers could collectively contribute to improving tick risk surveillance, prevention and management in France through transdisciplinary collective action. We first mapped the existing social network of tick risk surveillance at the national level and discovered a patchwork of informal actor networks requiring reinforced multisectoral and multi-level collaborations, within a OH framework. We then proposed a transdisciplinary SES methodological framework aiming to (1) understand territorialized, social-ecological dimensions of tick risk and (2) operationalize transdisciplinary collaborations. Finally, we implemented this framework in the Hérault department, using local actor knowledge to build a SES model of tick risk and accompanying transdisciplinary interactions in multi-actor workshops. By the end of the process participants co-defined a transdisciplinary steering committee as a means to engage local actors in multi-level tick risk surveillance dynamics. This PhD research was unique in its actor-centered perspective and SES approach to explore tick risk in France. We successfully mobilized a diverse group of local actors, both academic and non-academic, who are now collectively aware of tick risk within their shared SES and motivated to embark on a transdisciplinary journey to improve early detection of emerging tick risks at multi-levels, co-create and promote accurate prevention knowledge amongst at-risk populations and manage risk in a social-ecologically relevant manner.