2024 Publication : Barbara Redlingdhöfer

2024 Publication : Barbara Redlingdhöfer

Lutter contre le gaspillage alimentaire par la redistribution des excédents de la restauration collective à des associations d’aide alimentaire

Barbara Redlingshöfer (SADAPT) &  Hong-Minh Le Hoang INRAE unité FRISE - Départements ACT & TRANSFORM

DOI 10.13140/RG.2.2.14643.85285

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Il s'agit d'un document à destination des pouvoirs publics et disponible publiquement financée par le metaprogramme BETTER – Bioéconomie pour les territoires urbains

Résumé : Pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans la restauration collective, la loi EGalim (2018) soumet les établissements qui servent plus de 3000 repas / jour à une obligation de s’engager dans une politique de partenariat de dons avec des associations d’aide alimentaire. Le projet Newlink s’est intéressé à l’optimisation de la redistribution d’excédents de repas de la restauration collective. La difficulté pour les acteurs est d’intégrer cette démarche éthique et sociale dans un contexte local, tout en garantissant les qualités sanitaire et environnementale des aliments au moment de leur consommation.
NEWLINK a montré la diversité dans des modes d’organisation de valorisation des excédents alimentaires. La recherche exploratoire et les entretiens menés ont permis de découvrir le fonctionnement des systèmes de ventes et de dons, tantôt décrits comme complémentaires ou concurrents par les acteurs.
Des opportunités d’optimisation se dessinent mais nécessitent un soutien plus fort des pouvoirs publics pour structurer des filières de don solides et répondant aux besoins des associations et des personnes en situation de précarité alimentaire. L’étude démontre que pour identifier les sources d’excédents, les quantités et les receveurs potentiels à
un niveau local, il faut développer des coopérations et une ingénierie territoriale aujourd’hui inexistantes

Contexte et enjeux :
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire dans la restauration collective, la loi EGalim (2018) soumet les établissements qui servent plus de 3000 repas / jour à une obligation de s’engager dans une politique de partenariat de dons avec des associations d’aide alimentaire. Cette stratégie de dons aux associations intègre une démarche éthique et sociale (solidarité envers les plus démunis, lutte contre la précarité alimentaire) mais revêt également des enjeux environnementaux (réduction des impacts CO2…) et économiques (optimisation de coûts).
Cette politique implique de nouvelles étapes logistiques à intégrer dans la chaîne afin de garantir la qualité sanitaire des produits collectés par les associations jusqu’à leur consommation. De nouveaux types d’acteurs ont d’ores et déjà émergé. Très peu études ont été menées sur la caractérisation du nouveau maillon de la collecte et la redistribution des excédents de repas vers les associations. Le projet NEWLINK a visé à étudier les différents modes de fonctionnement que peut avoir de ce nouveau maillon afin d’identifier leur caractéristiques et les acteurs concernés.

Résultats :
Le travail a mis en lumière :
• la diversité des modèles d’organisation des cuisines centrales, intermédiaires et associations ;
• le développement d’acteurs intermédiaires aux statuts juridiques et modèles économiques très divers ;
• les contraintes administratives, logistiques et organisationnelles qui pèsent sur ce nouveau maillon.

L’étude démontre que pour identifier les sources d’excédents, les quantités et les receveurs potentiels à
un niveau local, il faut développer des coopérations et une ingénierie territoriale aujourd’hui inexistantes mais pour lesquelles les collectivités et l’Etat auraient un rôle à jouer.

Perspectives :
Sur le plan opérationnel, des pistes d’accompagnement des acteurs au titre du développement économique, de la restauration collective ou de l’action sociale sont en cours d’être discutées par les pouvoirs publics.
Sur le plan scientifique, des discussions sont en cours pour mettre en place un sujet de thèse sur cette thématique dans le cadre d’une collaboration franco-australienne.

Valorisation :
Un atelier multi-acteurs organisé à Paris a permis d’identifier les recommandations pour le développement et la pérennisation de ce nouveau maillon. Ces recommandations sont publiées sous forme d’un policy brief à destination des pouvoirs publics et des parties prenantes. Un article présente le projet ensemble avec le policy brief, en français et en anglais, sur le site internet d’INRAE dans ses versions française et internationale.
https://www.inrae.fr/actualites/gaspillage-alimentaire-comment-optimiser-distribution-excedents-restauration-collective

https://www.inrae.fr/en/news/reducing-food-waste-improving-how-institutional-catering-surpluses-are-distributed

Mots-clés : Bioéconomie, Gaspillage alimentaire, Optimisation multicritère, Perte, Système alimentaire urbain, Territorialisation, Valorisation

Références bibliographiques :
Barbara Redlingshofer, Hong-Minh Hoang, Sophie Lochet. How can we optimize the new link in the fight against food waste?. 2024, ⟨10.13140/RG.2.2.14643.85285⟩. ⟨hal-04726133⟩