Elodie Yan

Elodie Yan

Titre de la Thèse : La diversification des cultures en France : impacts sur l'utilisation des produits phytosanitaires, la biodiversité et l'équilibre des productions

Yan Elodie

Thèse de doctorat en Sciences agronomiques, co-encadrée par Philippe MARTIN (AgroParisTech) et Marco CAROZZI (INRAE)

La soutenance a eu lieu le lundi 18 novembre à Palaiseau - Campus Agro Paris Saclay

Le jury :
Mme Claudine THENAIL     INRAE (centre Bretagne-Normandie)     Rapporteure
M. Lionel ALLETTO     INRAE (centre Occitanie-Toulouse)     Rapporteur
Mme Aurélie METAY     L'Institut Agro Montpellier     Examinatrice
Mme Maé GUINET     L'Institut Agro Dijon     Examinatrice
M. Jérôme ENJALBERT     INRAE (Université Paris-Saclay)     Examinateur

Vidéo de la soutenance

Résumé : Les cultures associées, qui comprennent les mélanges de variétés et les mélanges d’espèces, sont une pratique de diversification efficace pour la gestion des bioagresseurs. Nous observons depuis quelques années une augmentation des surfaces cultivées de mélanges variétaux – notamment de blé – et d’espèces, mais certains mélanges, comme les mélanges annuels de céréales–légumineuses représentent encore une faible part des terres labourables en France. En effet, des freins techniques, matériels, économiques et cognitifs empêchent l’adoption des cultures associées par les agriculteurs et agricultrices. L’objectif de la thèse est d’étudier les cultures associées dans des conditions agricoles réelles, afin de produire des références sur leurs performances en termes d’utilisations d’intrants et de production, et d’analyser les dynamiques d’adoption à l’échelle des exploitations agricoles et des territoires. Pour cela, nous mobilisons une approche mixte, entre analyses de bases de données et analyses d’enquêtes de terrain, et multi-échelles, en liant la parcelle et le système de culture, l’exploitation agricole et le territoire. Nos résultats suggèrent que certains mélanges sont plus efficaces que d’autres quant à la réduction d’utilisation d’intrants chimiques, et soulignent l’importance du choix des variétés et des espèces pour concevoir des mélanges correspondant aux objectifs des agriculteurs et agricultrices. Le travail collectif, les échanges avec les pairs et un accompagnement adéquat peuvent permettre de lever un certain nombre de freins à l’adoption des cultures associées. Au sein des exploitations, les compositions des mélanges et les surfaces qui leur sont allouées sont amenées à évoluer au cours du temps, selon les objectifs et contraintes des agriculteurs et agricultrices, les usages et débouchés. Au fil de leurs expériences, les agriculteurs et agricultrices affinent leurs connaissances sur la pratique ce qui contribue également à faire évoluer leurs mélanges. Ces évolutions ainsi que les interactions entre pairs sont responsables des dynamiques d’adoption observées à l’échelle des territoires. Enfin, il ressort de notre étude que même au sein des territoires particulièrement dynamiques, des difficultés subsistent et semblent conduire à l’abandon de la pratique après quelques années d’essais. Il convient alors d’étudier plus précisément ces cas afin d’affiner notre compréhension des processus d’adoption des cultures associées.

Mots-clés : agronomie des territoires, trajectoires de changement de pratiques, dynamiques territoriales, mélanges d'espèces, réduction d'usage de pesticides